Faire une belle photo : une question de matériel ?
Les photographes entendent souvent la fameuse phrase « tu dois avoir un bon appareil photo » ou autre variante comme « ton réflex fait de belles images ». Ce genre de réflexion nous fait généralement bondir, car elles nient en partie l’importance de notre travail en le réduisant à des considérations matérielles.
Or, un bon matériel ne garantit en rien la réussite d’une bonne photo ! Il suffit de prêter son boîtier à quelqu’un qui n’a pas un œil averti pour s’en rendre compte. Bien sûr, les modes automatiques permettent d’obtenir des photos nettes, correctement exposées, et avec une qualité optique correcte. Mais cela ne suffit pas à faire une belle image. Les compétences requises vont au-delà de la technique : c’est une question de culture de l’image et de vision qui permettront de savoir choisir son sujet, trouver le bon angle et le cadrage adapté, et évidemment observer la lumière. Parfois, il vaudra mieux s’abstenir purement et simplement de déclencher !
Aujourd’hui, avec le numérique et nos smartphones omniprésents, nous prenons des dizaines de photos au quotidien.
Voici un comparatif parlant de deux photos personnelles que j’ai prises cette année dans les mêmes conditions. La première photo a été prise à l’arrache au printemps avec mon smartphone. Il s’agit d’un Huawei P20 Lite dont le capteur est maintenant très rayé, ce qui dégrade fortement la qualité de l’image. En dehors de l’aspect technique, la photo a été prise sans aucune réflexion, alors que j’étais simplement assise sur la table à côté du billard.
Une photo réfléchie
La seconde photo a été prise cinq mois plus tard, au même endroit. Ce soir-là, j’avais mon sac photo avec moi suite à une balade au parc dans l’après-midi. J’ai attendu le bon moment, j’ai pris le temps de diriger légèrement mes modèles (mon homme et ma fille !), de réfléchir à un angle intéressant, et de composer la photo avec un cadrage correct, mettant en valeur la dominante jaune saturée du sujet.
Je sais d’avance que la 1ère photo sera vite oubliée. Tandis que la seconde finira avec certitude dans le livre photo que je réalise chaque année, et qu’elle offrira à ma fille de merveilleux souvenirs lorsqu’elle se remémorera ces moments de complicité à l’âge adulte, en tournant les pages d’un beau livre papier retraçant notre quotidien.
Peut-on faire de belles photos sans avoir du matériel haut de gamme ?
Finalement, le matériel est-il important ?
Même si la qualité d’un plat ne dépend pas du couteau qu’il utilise, un cuisinier préférera évidemment utiliser du matériel de cuisine efficace pour couper et cuire ! De même, un ouvrier du bâtiment travaillera plus efficacement avec des outils adaptés… Bref, comme pour toute activité professionnelle, un photographe sera plus efficace s’il utilise un matériel pro.
En ce qui me concerne, il m’arrive d’utiliser 2 boîtiers en parallèle lors de certains événements : mon nouvel hybride A7iii et mon vieux réflex amateur A58 qui vaut environ le dixième du prix ! Lorsque je trie mes photos, je suis généralement incapable de faire la différence entre les fichiers sans consulter les EXIF. En revanche, les optiques utilisées jouent énormément dans le résultat final (angle de vue, luminosité, piqué, profondeur de champ…), que je les monte sur l’un comme sur l’autre.
Alors pourquoi avoir investi 10 fois plus d’argent dans un boîtier pro ?
Plusieurs facteurs jouent dans le choix d’un boîtier. Voici quelques différences qui sont importantes à mes yeux :
- le format de son capteur : avec le plein format du A7iii, j’ai un cadrage beaucoup plus large, très utile lorsqu’on manque de recul
- la montée en ISO : sur le A7iii, je peux facilement compenser un manque de luminosité sans perte de qualité
- la qualité de construction : le boîtier amateur A58 est en plastique, tandis que l’hybride pro est en alliage de magnésium et polycarbonate, résistant au temps
- la réactivité : vitesse d’allumage et d’enregistrement des photos permettant, par exemple, de réaliser un nombre de photos plus conséquent en rafale
- l’autofocus : plus performant sur un boîtier haut de gamme
- l’ergonomie : le A7iii possède davantage de boutons et de molettes, dont plusieurs sont personnalisables, ce qui permet d’être plus rapide lorsqu’il s’agit de changer un réglage
- les fonctionnalités : j’apprécie particulièrement de pouvoir utiliser mon smartphone comme télécommande pour piloter l’hybride en Wifi
- le double slot : je peux insérer 2 cartes SD sur l’A7iii, ce qui me permet de sauvegarder les photos en double et d’éviter la perte de donnée en cas de panne technique.